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Adapter la France à une hausse de 4 °C en 2100 suppose un grand débat démocratique

L’adaptation nécessaire au changement climatique à venir fait l’objet d’un nouveau cap gouvernemental : se préparer à une hausse de 4 °C de la température. Une décision courageuse, mais qui implique de discuter collectivement des questions les plus difficiles.

Publié le 20 juin 2023 à 15h00, modifié le 20 juin 2023 à 17h52 Temps de Lecture 3 min.

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La France cesse enfin de se voiler la face. L’été 2022, marqué par un cortège de catastrophes, a suscité une prise de conscience généralisée : le dérèglement climatique, causé par les activités humaines, frappe aussi notre territoire et va s’aggraver. Pour la première fois, le gouvernement assume de se préparer à deux trajectoires de réchauffement afin de mieux prendre en compte les risques.

Jusqu’à présent, le pays avait seulement pris des mesures – insuffisantes – pour faire face à un réchauffement de 2 °C à la fin du siècle, le niveau qui sera atteint si les Etats parviennent à respecter les objectifs de l’accord de Paris. C’est à ce stade hautement improbable. Désormais, sous l’impulsion du ministre de la transition écologique, Christophe Béchu, la France va se préparer à une élévation de 4 °C de la température en 2100 en métropole, ce qui correspond à une hausse du thermomètre de 3 °C au niveau mondial, la trajectoire vers laquelle nous mènent les politiques actuelles des pays.

Fin mai, le gouvernement a décidé d’ouvrir une consultation publique sur cette hypothèse et sur ses conséquences pour la population, les filières économiques et les collectivités territoriales. Cette discussion doit contribuer à la définition du prochain plan national d’adaptation au changement climatique, qui devrait être publié à la fin de l’année.

D’autres scénarios plus chauds

On ne peut que saluer ce changement de braquet, réclamé de longue date par les spécialistes du climat. En imposant ce chiffre, de nature à effrayer la population, Christophe Béchu a fait montre de courage politique. Les réactions qui se multiplient ces dernières semaines confirment que le sujet est périlleux. L’adaptation au changement climatique, qui consiste à se préparer et à répondre à ses impacts, est restée longtemps le parent pauvre des politiques climatiques, tant on craignait qu’elle ne détourne les Etats de l’indispensable réduction des émissions – ce que l’on appelle l’atténuation. Mais si l’adaptation s’est imposée comme une action nécessaire, elle reste encore mal comprise.

Les propos de Christophe Béchu ont suscité une levée de boucliers. D’abord parce que nombre de Français n’ont pas encore mesuré la gravité de la situation et qu’une partie reste climatosceptique. Ensuite, parce que certains ont considéré que le gouvernement abandonnait la lutte contre les émissions. L’adaptation et l’atténuation sont pourtant complémentaires. Aucune ne pourra être menée sans l’autre. Un gouvernement plus crédible sur les enjeux de transition écologique aurait sans doute été mieux compris.

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